Deux mensonges une vérité

Initié au genre à l’adolescence sous le patronage de « Roger Harth et Donald Cardwell », je suis resté méfiant vis-à-vis du théâtre de boulevard. Les amants dans les placards ou les femmes affolées qui traversent la scène en chemise de nuit, ce n’est pas mon carma. Néanmoins, je reconnais au théâtre le droit d’être drôle ou même léger et c’est dans cet état d’esprit que j’ai abordé la pièce.
Je ne suis pas déçu! Le texte est de qualité, particulièrement rythmé, avec des énumérations à la Frédéric Dard, et quelques passages dignes d’Audiard. La distribution est à mon sens inégale, mais je trouve Lionnel Astier particulièrement bon. Il nous fait vivre ses certitudes, ses doutes, ses angoisses ou ses colères avec une palette de postures et de tons puisée parmi les meilleures références du cinéma. Le jeu est drôle et je ris de bon cœur. Pour autant je ne trouve pas la pièce légère. Elle nous interroge sur les moteurs de l’amour, sur la fragilité de nos certitudes autant que sur les vertus de nos doutes. Pas d’amants affolés donc, pas d’appels criards à un ciel rédempteur et une très belle soirée de théâtre de boulevard.