Le vieil homme et la mer

Ce livre n’était pas pour moi. Celui que j’avais emporté pour ce voyage en train est dans une valise, au fond du caisson à bagages largement encombré. Mon fils Arthur a été plus prudent. « Le vieil homme et la mer » était dans son sac à dos. A la fin d’un magazine, je lui empreinte finalement. Je ne me rappelle pas l’avoir lu. Rapidement l’ondulation du TGV se confond avec la houle de l’océan, les heures passent comme les jours et les nuits jalonnent le noble combat entre le pécheur et son poisson.
Dans ce récit d’un autre espace-temps, l’histoire de ce duel solitaire est simplement exceptionnelle. Pourtant ce qui m’interpelle dans ces images de cinéma, c’est bien la capacité ordinaire de ce vieil homme à sa propre transcendance. Les circonstances ne révèlent rien d’autre de cet homme que ce qu’il était déjà : un homme fort, rempli de la force de son âme, de celle qu’elle lui donne encore jusqu’au bout des doigts de son vieux corps.
En fermant la dernière page, j’étais heureux que mon fils de douze ans ait mis ce livre dans sa liste de lecture. J’étais content de penser qu’il y trouverait de belles et nobles valeurs.