Le Graal

J’avoue ma faible expérience dans le domaine. Mais depuis les quelques années où j’accompagne ma famille à la montagne, je découvre le Graal des vrais amateurs de ski. Du matin de l’arrivée jusqu’à celui du départ, une longue liste de paramètres est régulièrement analysée et commentée. Impossible pour le touriste que je suis de tous les mémoriser. Je retiens à la volée; la qualité de la neige : lourde, bonne, gelée ; les conditions météorologiques : la température, le vent, l’ensoleillement ; le matériel : les skis, les chaussures, les gants, les lunettes… A dire d’experts, il semble bien qu’il existe une combinatoire idéale de l’ensemble de ces facteurs. C’est celle qui constitue l’exception mémorable de LA descente : le Graal du vrai skieur. Un truc dont on ne sait même plus s’il s’est produit un jour, mais que l’on recherche chaque année. Dans mon parcours initiatique, j’avoue que 2013 était un bon millésime de glisse. La montagne enneigée était grandiose et lumineuse sous les quelques heures de soleil.

Armtrong

Villar 2013

Nous sommes au ski. Au milieu de cette immensité montagnarde, ma présence de skieur-vacancier me semble toujours aussi dérisoire et inopportune. C’est ma conquête de l’espace. J’ai l’impression d’évoluer dans un costume de cosmonaute. Tout cet équipement qui me permet de survivre dans ces conditions thermodynamiques quasi-hostiles m’encombre. J’assume les contraintes des conditions préalables au « grand pas pour l’humanité ». Je vais enfin vivre mes quelques secondes d’apesanteur : glisser depuis ce sommet tant convoité jusqu’au point de départ. Je suis le Armstrong de la piste. Ca y est je suis de nouveau en bas. Putain c’est presque plus rapide que l’effet du crac. Les quelques minutes d’extase supplémentaire, seront au prix du renouvellement du rituel de survie. Finalement le ski c’est comme une drogue, beaucoup de contraintes pour quelques minutes de plaisir, mais dans un vrai paradis terrestre !