La chambre des époux

Je referme « la chambre des époux » de Eric Reinhardt comme on s’éloigne d’un tableau de Magritte de « la trahison des images ». Il n’est pas le roman de l’auteur, mais celui du personnage de son personnage.
Pourtant, je ressens la puissance de quelque chose de terriblement vrai derrière cette façade stylistique. Chaque mot, chaque phrase, semble écrite au plus proche d’une émotion, d’une émotion vécue. Le style est direct, les phrases se répètent parfois, comme si les choses importantes avaient besoin de se dire plusieurs fois. D’autres sont courtes, si courtes encore qu’elles semblent s’interrompent pour ne pas briser l’élan de la lecture. Cette écriture me parle, elle me raconte une histoire en une seule fois, de la première à la dernière page. Elle fait de l’éminence de la mort un puissant moteur de l’amour.
Mais ne sommes nous pas des morts en sursis depuis le premier jour de notre naissance? Alors elle dit le sens de l’amour pour se sentir vivant, elle le détaille comme le seul remède capable de faire reculer la mort. Elle en fait une chimie vitale qui rend les Hommes meilleurs. Elle nous assume comme des êtres sensibles, vrais. C’est une lecture qui fait du bien.

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