Charlotte

Je discute de mon cahier des charges avec la vendeuse de la FNAC. Il est assez précis. J’ai le projet de partager cette lecture. Elle me propose immédiatement « Charlotte » de David Foenkinos l’auteur de « La délicatesse ». Je l’achète. Je n’ai pas l’impression de le lire. Quelqu’un me raconte une histoire. Je suis incapable d’en interrompre le récit, j’irai jusqu’au bout. Je ressens immédiatement que, dans ce large spectre d’émotions et de sentiments, le pire va côtoyer le meilleur.
Ma défense s’organise. L’idée que les pires contraintes et en particulier la privation de liberté, favorise le génie me fait horreur. Je me convins que sa liberté d’exister n’aurait eu aucun impact sur l’expression du talent de Charlotte Salomon, au contraire. En revanche, je ressens presque physiquement l’effet dévastateur de cette Allemagne antisémite des années 30 sur ces âmes créatives, enfermées, empêchées d’exprimer leurs émotions. En se réfugiant dans la dépression jusqu’à la folie morbide, elles me donnent l’impression d’avoir implosées. Je prends une grande bouffée de notre liberté, comme une bouffée de l’oxygène de l’âme. Je me promets de nouveau de ne jamais me priver d’en jouir.
Nous n’échangerons finalement pas nos points de vue sur cette lecture. Je parcours les dessins de Charlotte Salomon trouvés sur internet. Je suis interpelé par leur modernité. Les clés fournies par la lecture du roman, éclairent la valeur de la couleur ainsi que l’impact du juste équilibre entre gravité et naïveté. Quelque chose de sensuel se dégage. L’horreur du récit de la Shoa m’empêche de m’y laisser aller. J’y reviendrai plus tard.

Une réflexion sur « Charlotte »

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