« Cher pays de notre enfance » chantait Charles Trenet dans une vision plus bucolique que celle, que nous offrent Benoît Collombat et Étienne Davodeau. Deux cent vingt pages de bande dessinée, illustrant une enquête journalistique approfondie sur les dérives du Service d’Action Civique, de la guerre d’Algérie jusqu’à l’assassinat de Robert Boulin et la tuerie d’Auriol.
L’ouvrage arrive anonymement dans ma boite aux lettres le jour de mon anniversaire. Pourtant l’attention est signée, Jean Marie me le confirmera quelques jours plus tard. Il sait que l’histoire de l’Histoire me plaira. Ce qu’il ignore sans doute, c’est que la carrière politique de mon père dans une petite commune, exposera notre famille aux mêmes menaces de barbouses que celles dénoncées par le livre.
Je revis donc un passage de mon enfance, au milieu des 4L, 2CV et autres tubes Citroën avec bonheur. Pourtant la dérive et l’infiltration mafieuse de cette queue de comète d’anciens réseaux de résistants et de militaires de la guerre d’Algérie m’interroge sur les avancées de nos sociétés dans ce domaine.
A l’ombre de la violence mondiale et des idéologies guerrières s’épanouissent sans doute plus que jamais de puissants réseaux mafieux mondialisés. Des affaires sont toujours enterrées, des juges toujours assassinés, sous les yeux d’un pouvoir politique qui, s’il a légalisé le financement de ses partis, n’en a pas pour autant et bien au contraire, moralisé la vie politique.
Je ne savais pas en effet que je tombais si juste… En Esperant n’avoir pas réveillé de trop mauvais souvenirs pour cet anniversaire !