Dans un monde que l’aversion aux risques a totalement aseptisé, c’est un immense bonheur de vivre une pièce de théâtre où le producteur et le metteur en scène ont osé ensemble sortir du cadre. « La Dame Blanche », c’est une histoire légendaire des quatre coins de la France, où une femme victime d’un accident de voiture réapparait en blanc au même endroit, tantôt pour menacer, punir ou mettre en garde les automobilistes imprudents. Dans la version qui nous est racontée, la morale et la générosité l’emporteront finalement au fil d’une interprétation irréprochable d’acteurs dont le talent n’est plus à valider. Mais ce soir-là, comme pour l’ensemble des convives, nous ne sommes pas seulement spectateurs. La mise en scène efface le trait qui sépare la salle de la scène, le public des acteurs. La lumière s’allume sur nous quand la police nous fouille pour chercher de la drogue. Dans l’obscurité, nous devenons les arbres d’une forêt qu’une lampe torche éclaire aléatoirement à la recherche d’un fuyard…
L’esprit de la « comedia del arte » fait merveilleusement vivre la pièce et vibrer le public. Si osez c’est ne pas avoir peur de se tromper, alors j’espère qu’ils oseront de nouveau car cette pièce est vraiment une réussite.