L’ordre du jour

Une heure cinquante, c’est le temps de vol qui sépare Prague de Paris Charles de Gaule. Je le mets à profit pour dévorer la centaine de pages du dernier prix Goncourt : « L’ordre du Jour« , de Eric Vuillard.
On croit avoir appris à jamais la triste histoire de la deuxième guerre mondiale. Pourtant on redécouvre à chaque occasion la médiocrité de ceux qui l’ont déclenché, autant que la négligence coupable de ceux qui ne l’ont pas empêché. De toute évidence, ce récit historique de l’annexion de l’Autriche nous rappelle à quel point la terreur que fera régner le troisième Reich n’en n’est rien d’autre que la conséquence directe.
Le lendemain, je suis au cimetière juif de Prague. Les noms de centaines de milliers des martyrs des camps défilent sous mes yeux, peints à la main sur les murs du musée. Ils sont hommes, femmes, enfants, parents, grands-parents … Ils sont mes semblables de chair et de sang, innocentes victimes de ces autocrates névrotiques et de la faiblesse de peuples aveuglés.
L’émotion me saisit, mes enfants le réalisent. Je leur parle de la « liste de Schindler ». Je veux qu’ils voient le film. Je veux qu’ils sachent que même dans les pires situations, il leur faudra toujours chercher un juste chemin. Celui qui nous protège de la nuisance des grands et petits dictateurs et de l’expression de leurs coupables maladies.

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