Quand le diable sortit de la salle de bain

« Quand le diable sortit de la salle de bain » de Sophie Divry, me fait perdre mes repères. Le style direct et simple, ponctué de figures à la Frédéric Dard, brouille les codes de ce récit d’une vie ordinaire et contemporaine. Est-ce un roman ? Une autobiographie ? Un reportage qui montre une autre forme d’une misère cachée derrière d’ordinaires apparences bourgeoises.
Je dépasse la légèreté du ton, parce que je sais que cette histoire existe. Celle d’une trajectoire de vie qui s’infléchie progressivement, parfois jusqu’à la perte de l’estime de soi.
Rien ne semblait prédestiner Sophie à cette forme de précarité économique, ni ses origines sociales, ni son niveau d’études, ni sa personnalité. Pourtant la fatalité du chômage réduit progressivement sa vie à des besoins essentiels, comme les dunes de l’atlantique reculent, rongées sournoisement par une mer montée trop haut.
Derrière son apparence de lecture estivale, ce livre nous interroge sur le nombre d’autres « Sophies » qui remplissaient les amphis des écoles il y a quelques années, devenues aujourd’hui les « Sophies » de cette histoire.

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