Aujourd’hui, un enfant sur cent dans le monde, né avec un trouble autistique. Récemment, un cabinet anglo-saxon réputé, publie une étude qui projette à l’horizon 2025, cinquante millions d’habitants sur Terre atteints de l’un quelconques syndromes de démence. Les maladies psychiatriques seront définitivement à cet horizon, le premier poste de dépenses de santé publique relatif aux maladies chroniques.
« Le Fils », c’est l’histoire de l’adolescent d’un couple divorcé qui déclenche une forme de schizophrénie associée à une profonde dépression. Face à la maladie, à l’isolement, au mensonge, à la souffrance, l’arsenal des valeurs morales et éducatives des parents se révèle rapidement sans effet. Pourtant ils s’y accrochent et s’y accrocheront jusqu’au bout, comme le seul référentiel à partir duquel ils voudraient comprendre, le seul capable de les aider à gérer leurs émotions et leur culpabilité. Comme sans doute beaucoup de parents dans la salle, le sujet m’interroge évidement.
La difficulté est bien là : dans notre capacité à chercher des solutions à la souffrance de l’autre dans son référentiel et non à partir du nôtre. Le sujet dépasse le cadre du scénario. Il y a tellement de situations où des Hommes, des civilisations, se persuadent que leur modèle fera le bonheur d’autres Hommes. Comme dans la pièce, l’Histoire leur donne rarement raison ! C’était il y a quelques semaines, je suis sorti du théâtre ému et songeur. J’aime le théâtre.